In april 1956 kreeg Nand het bezoek van een inspectrice van het Ministerie van Justitie, dienst “Sociale Zaken”. Dat was in het kader van strafvermindering en eerherstel, want Nand stond nog steeds “onder sekwester” en was nog steeds zonder burgerrechten.
Zij kwam daarom “de situatie ter plaatse ” (Weerde) onderzoeken.
Dit verslag (in het Frans) is interessant omdat we zo de situatie zien door het oog van een buitenstaander over de leefomstandigheden van Nand en zijn gezin op dat ogenblik.
Hieruit blijkt bv. dat de kinderen van het gezin op dat ogenblik bij de schoonouders in Schaarbeek verblijven en dat ze financieel ondersteund worden door hun beider ouders.
In de ogen van de inspectrice “leidt Nand een vrij comfortabel leventje” en “is er geen enkel normaal familiaal leven mogelijk omdat het gezin slechts tijdens de weekends verenigd is”…
Haar conclusie is niet zo gunstig:
“V. manque de réalisme… il veut obtenir un faveur que rien ne semble justifier…”, en volgens haar beseft Nand dat hij op dit ogenblik niet voldoet aan de voorwaarden om strafvermindering te bekomen.
Uiteindelijk zal eerherstel pas 8 jaar later volgen, in 1964. Nand had enkele jaren eerder toch werk gevonden als vertaler in een filmbedrijf in Brussel (Meuter-Titra). Om gezondheidsredenen zou hij ontslag geven op Kerstmis 1968, slechts enkele maanden voor zijn officieel pensioen, maar hij was niet te overreden…
Ps
+ Sim was geen 29, maar 32 op het ogenblik van haar huwelijk met Nand, bovendien wordt haar familienaam fout gespeld (“Wolf”). Nand wordt hier genoemd met enkel zijn tweede voornaam: “Emile”.
+ In dit verslag is er geen sprake van de huishoudster (Truda), die er op dat ogenblik (april 1956) al was, dat blijkt uit de 8mm familiefilmpjes uit het archief, hetgeen zou kunnen verklaren waarom alles er zo “impeccable” uitzag.
“Rapport d’enquête / Ministère de la Justice / Administration des Etablissements Pénitentiaires / Service Social / Etablissements, Commission ou Service qui a demandé l’enquête: Grâces Inciviques”
12/04/1956
Bref exposé des faits: (éléments fournis par l’intéressé)
L’interessé regrette son activité passée et déplore les conséquences d’une condamnation qui, après avoir entrainé l’internement, le contraint presque à l’inaction.
Composition du groupe familial :
Peu après sa libération, en 1949, l’interessé épousa Wolf Simone, âgée alors de 29 ans.
De ce marriage naquirent deux enfants : une fille a trois ans, et un fils a 10 mois. Les enfants sont laissés à la garde des parents de l’épouse qui sont à Schaerbeek.
Situation actuelle du groupe familial :
Au point de vue matériel : L’épouse V. fait de la réprésentation (biscuits) et elle gagne entre 6 et 7.000f. par mois. Son travail l’oblige à fournir de longues prestations. V., installé confortablement dans un villa bien chauffée, entouré de ses nombreuses œuvres (il peint des toiles qu’il met parfaitement en valeur), attend l’inspiration ou écrit des pièces de théâtre qu’il espère faire jouer un jour sur nos scènes nationales. Cette activité littéraire lui rapporte très peu et ne lui permet pas de payer les 1.000f de loyer de la villa qu’il occupe. Le couple est aidé financièrement par les deux familles (parents). L’interessé qui semble plaindre sa jeune épouse l’accompagne parfois dans ses tourneées.
Au point de vue moral : Aucune vie de famille n’est possible dans l’état actuel des choses. Le groupe familial n’est rassemblé que pour le « week-end ». Malgré l’absence de l’épouse, l’intérieur est soigné. La cuisine impeccable nous permet de croire que l’on n’y prépare guère de repas. L’intéressé dit qu’il est désespéré mais il refuse d’envisager une solution pratique qui serait pour lui de chercher un emploi rémunérateur. Il prétend que toutes les activités correspondantes à ses capacités lui sont interdites…
Avis des autorités locales : Le bourgmestre commence par nous déclarer qu’il connaît très peu l’intéressé. Dans la suite, il nous apprend que V. écrit les textes de chœurs parlés et de cantates exécutés par les élèves des écoles. Le bourgmestre constate que les œuvres de V. sont appréciées.
Conclusions : L’intéressé ne semble pas remplir les conditions requises pour bénéficier d’une réduction de peine et il le sait.
Or cette réduction est indispensable pour recouvrer les droits civils.
Il espère obtenir satisfaction par une dérogation que S.M. le Roi peut accorder.
V. manque de réalisme.
Il veut obtenir une faveur que rien ne semble justifier et refuse d’envisager une solution raisonnable qui consisterait à soulager son épouse en acceptant un travail rémunérateur.